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GLOSSAIRE
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- Makoch ou Mokoch : D'abord déesse
assimilée à la Grande Déesse Terre-Mère, déesse
de la récolte, de l'abondance, proche de Démèter.
Ìà-êîø = Ìàòü
óðîæàÿ. Dans cette fonction
elle est représentée en été les bras tendus
vers la terre (elle montre les prémices des récoltes) ou
(au printemps) les bras levés vers le ciel, implorant la divinité
supérieure pour que soleil et pluie aident les graines à
monter. Cette dernière figure est connue comme l'Orante confondue
plus tard avec Sainte Sophie, puis avec la Mère de Dieu. C'est
encore sous cette forme qu'elle apparaît dans les broderies. Vers
le XIII s. elle devient essentiellement protectrice des travaux féminins,
puis se limite à la protection des tisserandes. On l'invoque au
mois d'octobre lors des travaux du lin. - marâtre : dans les contes c'est
elle qui est la principale instigatrice de l'exil des enfants dans la
forêt. C'est l'image de la "mauvaise mère" que
chacun porte en soi. En fait, la plupart du temps, il s'agit d'un exil
initiatique lors duquel l'enfant sera confronté à la conjoncion
des opposés, en particulier le Bien et le Mal et dont il reviendra
purifié, débarrassé des images négatives projetés
sur les parents.
- marchand : la Russie kiévienne,
celle où prennent naissance la plupart des contes magiques, fait
le commerce de fourrures, de miel, de céréales, principalement
avec Byzance. Dans les contes le marchand représente l'homme moyen",
ni prince appelé à accomplir un exploit, ni paysan plus
malin que tout le monde et qui se transforme en prince. - mariage : Si les jeunes jouissent d'une
très grande liberté pour les rencontres avant le mariage
ce dernier est considéré comme l'affaire de toute la communauté.
Il est organisé par des specialistes : svakha
et svat (marieurs). Lors du mariage du fils les biens d'une famille restaient
dans l'indivision sous l'autorité du chef de famille. Il pouvait,
en se mariant, demander la part que son père voudrait bien lui
donner. Dans le milieu paysan (dans la deuxième moitié du
XIX siècle) le mariage des enfants dépendait des parents,
qui en décidaient au moment où ils atteignait l'âge
légal, fixé à 18 ans pour les garçons et à
16 pour les filles. Dans des cas exceptionnels, on mariait le jeune homme
à 17 ans; par exemple, quand la mère mourait, laissant beaucoup
d'enfants en bas âge, et que le père ne trouvait pas à
se remarier; l'aide de la bru était nécessaire. Les jeunes
filles et les jeunes femmes n'aimaient pas épouser un veuf à
cause des enfants. Pour une jeune fille, l'âge du mariage dépendait
souvent de la situation des parents du fiancé. S'ils étaient
riches et si le jeune homme plaisait aux parents de la jeune fille, on
la mariait dès qu'elle atteignait les seize ans requis. Une jeune
fille de plus de 20 ans était considérée comme vieille,
et il était très difficile de lui trouver un mari. Une fois
la décision du mariage prise il se déroule en 3 étapes
: 1° Svatavstvo : les parents du fiancé vont dans la maison
de la jeune fille " présenter le futur " et convenir
des conditions de l'union et de la dot. 2° Gliadiénié
: les parents de la fiancée vont inspecter la maison où
vivra la future mariée. On fixe le jour et le lieu du mariage.
3° La journée des cadeaux qui se terminait par un banquet.
- marieuse voir svakha
: Son rôle est essentiel dans les préliminaires du mariage.
Elle va de maison en maison à la recherche des personnes à
marier. Elle organise les rencontres entre les futurs mariés mais
plus souvent encore entre leurs parents. Elle préside aux discussions
sur la dot et les conditions matérielles du mariage, puis elle
est responsable du déroulement de la cérémonie et
du respect des clauses du contrat. - maslinitsa : fête païenne
à l'équinoxe du printemps (25 mars) en l'honneur du retour
du soleil. Conjuration de la nature à la veille des semailles,
c'était une fête joyeuse et débridée avec masques
et jeux "de fécondité". On allumait des feux,
on y brûlait l'effigie de l'hiver, on faisait rouler une roue de
feu dans la rivière. Elle fut violemment combattue par L'Eglise
puis déplacée avant le Grand carême. Les blini que
l'on continue à manger maintenant était des représentations
du soleil et le repas collectif symbolisait la victoire de la lumière
sur les ténèbres. On trouve encore dans les campagnes russes
des poêles avec des pictogrammes symboles du soleil. On roulait
les oeufs peints symboles du début de la vie. On brodait des polotientsa
spécialement décorés de rojanitsy et qu'on utilisait
lors des invocations : des femmes partaient d'une hauteur (colline ou
toit) et chantaient des appels au printemps, en étirant au maximum
des vers très courts. - masques : le déguisement (mascarade)
était pratiqué lors de maslinitsa et sviatki; on portait
des touloups, fourrure en dehors et des masques d'animaux: ours, cheval
(obligatoires) taureau (culte de Volos), chèvre, oie, grue. On
n'utilisait pas les masques après la levée des blés.
Les masques étaient en cuir et rebrodés de fourrure ou en
écorce de bouleau. - Mat'-syra-Zemlia, Mère-Terre :
Grande Déesse du paganisme le plus
archaïque. Littéralement Mère-l'humide-Terre, terre
arrosée par les eaux célestes fécondantes. Elle n'a
jamais vraiment disparu de la vénération populaire. Un grand
nombre de gestes rituels sont liés au travail de la terre. C'est
le sol, potchva fertile (humus). Dostoïevsky fera du potchvenitistvo
l'élément central de sa vision du monde. - mobilier : jusqu'au XIX siècle,
tout le mobilier paysan était fixé au sol : bancs, table,
étagères. Il est peint de couleurs vives : vert, blanc,
rouge. - moisson : ensemencement et moissons représentent
les moments culminants du drame agraire, immuable. Le rôle de la
femme est prédominant pendant la moisson. Des précautions
particulières entourent le fauchage de la première et de
la dernière gerbe du champ. On prend également le soin d'offrir
à la terre, à une divinité ou au maître des
champs les prémices des récoltes en signe de respect mais
aussi sous forme de sacrifice expiatoire. Au début de la moisson,
femmes et filles tressaient des couronnes avec des épis de seigle
et les ramenaient à la maison en chantant des chants appropriés.
Le temps de la moisson se terminait, comme chez tous les peuples agricoles,
par une fête rituelle. Le motif essentiel en est la représentation
du dur travail de la récolte, les louanges adressées au
maître de maison, l'évocation du bon repas qui sera offert
aux moissonneurs. On y trouve des vestiges du régime clanal et
de la famille agrandie, et qui sont associés à l'usage de
la moisson faite en commun par tout le village, ou de la corvée
due au seigneur. Aux champs, l'ordre des préséances clanales
est strictement respecté : la mère est en tête des
moissonneuses, ayant à main droite sa fille aînée,
et ce n'est qu'après la dernière des filles que vient l'aînée
des brus. Les chants de la moisson présentent des survivances de
caractère magique : l'usage de "friser la barbe" à
un bouc ou au polievik (l'esprit du champ), ou à Volos,
ou à Elie, ou à Iégori (Saint-Georges), ou encore
au Christ, de rendre les honneurs à la dernière gerbe, de
confectionner une baba (femme) ou une couronne en épis qu'on décore
de fleurs et qu'on rapporte en chantant chez le maître de maison.
- Morena : parfois autre nom pour Koupala;
plus souvent déesse de la Mort (ìîð,
ìîðèòü); s'est confondu plus
tard avec Baba-Iaga. Lors des rites agraires du printemps on confectionne
une effigie en paille puis on la noie ou on la brûle et répand
les cendres sur le sol à labourer. Dans ce cas l'effigie représente
l'hiver. - mort : la croyance en la transmigration des
âmes a été de très courte durée chez
les Slaves. Très tôt ils se mettent à croire en une
âme éternelle qui séjourne quelque part dans un "troisième"
monde : ni terre, ni ciel. Dans les contes, ce monde est souvent appelé
le "trois fois neuvième royaume". Les âmes des
morts sont très proches de la vie terrestre et profitent de la
moindre occasion pour se manifester aux vivants : oiseaux et plus généralement
tout ce qui "vole" (foudre, vent). L'observation des cycles
agraires avec la mort et la renaissance de la végétation
forge une perception de la mort qui n'est pas entièrement négative
: la vie de l'espèce prime sur la vie individuelle et pire que
la mort il y a l'oubli. - mortier (stupa)
ustensile de cuisine, (féminin en russe) symbole du sexe féminin,
alors que le pilon symbolise l'homme. Toute sorte de jeux et de rites
les utilisaient lors du mariage. Ainsi pour éprouver le caractère
de la mariée, on lui faisait moudre de l'eau dans un mortier. |
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