GLOSSAIRE
V

- valenki : bottes de feutre fabriquées d'un seul tenant sur un moule et portées en hiver. N'ayant aucune couture elles ne laissent pas passer le froid. On en porte encore dans les campagnes. Les valenki sont également très appréciés des chasseurs et de tous ceux qui travaillent dans les forêts. Au moment où la neige est trop molle on met par-dessus les valenki des galochi, protections en caoutchouc.

- Varègue : terme qui soulève bon nombre de polémiques. Il désigne à l'origine le peuple scandinave (les Normands). Mais ce terme serait abusivement employé pour des Slaves. Aucun dieu de la mythologie scandinave (Odin, Thor, Freya) n'est entré au panthéon "varègue" de Vladimir.

Vassilissa est un prénom d'origine byzantine. Les empereurs Basile (Vassiliï) représentent le sommet de la hiérarchie sociale. Vassilissa a, dès le départ, les qualités pour un destin exceptionnel.

- vassilisk : basilic, animal (serpent) surnaturel dont les yeux ont le pouvoir de tuer.

- vedma : du verbe vedat' : savoir, connaître. Avant le christianisme personne chargée de la divination et des soins médicaux dans le cadre familial. Plus tard équivalent de la sorcière.

- vedro : littéralement seau; ancienne mesure de 12 litres.

- vendredi : jour traditionnel de marché, survivance probable des festivités koliady les 12 vendredis de la nouvelle lune. C'est également le jour de Makoch : Sainte Prascovie qui a remplacé Makoch est appelée Ïÿòíèöà.

- venets : coiffe des jeunes filles en forme de couronne et qui laissait découvert le haut de la tête et la natte.

- vent : vecteur d'épidémies le vent est souvent considéré comme un esprit mauvais.

- vêtements : dans la Russie kiévienne, les riches portaient du brocart byzantin, de la soie, des bonnets en castor, des bottes en cuir teint (rouge, vert, or). Les hommes de la noblesse rasaient le crâne ne laissant qu'une mèche sur le côté; ils portaient barbe et moustache. Les femmes blanchissaient leur visage et mettaient du rose aux joues (belila et roumiana). Plus une femme était noble plus elle portait de vêtements. Elles portaient des colliers, des anneaux de tempes, des bracelets.
Les paysans (hommes et femmes) portaient des chemises (roubakha) aux larges manches. Pour travailler il fallait obligatoirement retrousser ces larges manches. Les hommes portaient de larges pantalons sous la chemise et une large ceinture. Les vêtements étaient en drap de lin. Les femmes brodaient les vêtements d'oberegs et les ornaient de perles de verre ou de rivière principalement aux endroits où ils laissaient le corps à l'air libre : col, manches. Le tissu lui-même ne laissait pas passer les mauvais esprits car il avait été confectionné par des instruments ritualisés: quenouille, rouet, métier à tisser.

- veuf : il était rare qu'un veuf n'aie pas d'enfants. S'il cherchait à se remarier c'était en premier lieu pour avoir une femme qui prenne soin de sa famille. Epouser un veuf était considéré par les jeunes filles comme un grand malheur. La coutume voulait donc que les veufs se marient entre eux.

- veuve : le statut social de la veuve était fort ambigu. Elle était, en principe, libre de toute tutelle : ni père, ni mari pour la commander. Dans les faits elle était souvent contrainte de retourner avec ses enfants dans sa famille d'origine où elle était très mal considérée : des bouches supplémentaires à nourrir! (voir également veuf)!

- Vladimir I / Vladimir Sviatoslavitch / dit le Grand, puis le Saint (978 - 1018) fils de Sviatoslav et petit-fils d'Olga; d'abord prince de Novgorod puis grand prince de Kiev. Il tint à Kiev une cour très brillante et mena une vie de débauche. D'après la légende, conscient du rôle de la religion dans la relation avec les autres Etats, il décida d'abandonner la foi païenne et envoya des émissaires se renseigner sur la valeur du judaïsme, de l'islam, et du christianisme. Il finit par opter pour le christianisme tant pour des raisons politiques que religieuses, auxquelles on peut ajouter des raisons personnelles : le christianisme n'interdisait pas l'usage de l'alcool. Après avoir fait jeter dans le Dniepr les idoles, il fit baptiser, souvent de force, ses sujets. Cette action lui valut d'être reconnu comme "Saint" par L'Eglise orthodoxe.

- Vladimir-Soudal (principauté) : situé au nord-est de la Russie, devient le centre de la vie politique aprés la décadence de Kiev. André Bogolioubski, qui pilla Kiev en 1169, conquit le titre de grand prince et fit de la ville de Vladimir la capitale du pays.

- vodianoï : esprit des eaux; on lui sacrifiait des chevaux.

- volkhv : prêtre païen principal (fém.: âúëõâà). Les volkhvy commandent à la pluie et aux nuages et provoquent les éclipses; ils sont susceptibles de se transformer en loups. Ils doivent connaître tous les rites, chants, zagovory (çàãîâîðû), herbes médicinales. Après un léger déclin aux XI-XII s. ils reprennent de l'influence au XIII. Ils sont pourchassés et exterminés mais subsistent encore jusqu'au XVIII s. dans les campagnes et les faubourgs. Ils perdent progressivement leur influence et finissent par être confondus avec les znakhari.

- Volos ou Vélès : dieu bienveillant du monde souterrain où reposent âmes de ancêtres et donc celui qui fait germer le grain. . . A la fin des moissons les derniers épis n'étaient pas coupés mais laissés dans le champ, noués en "barbe pour Volos" (Âîëîñó íà áîðîäêó) et arrosés d'eau ou de vin. Coutume conservée jusqu'à la Révolution. Il est également le protecteur du bétail et de ce fait il est le dieu de la prospérité (ñêîò signifie richesse, argent).Son culte était célébré par des danses carnavalesques, avec déguisement en animaux, et des roussalii débridées. Son origine remonte au paléolithique où les chasseurs se déguisaient avec des peaux d'animaux pour approcher leur proie. Son nom viendrait de âîëîñ, "poil".