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- samovar : lors de l'introduction du thé
en Russie (vers le milieu du XVII siècle) il a fallu inventer un
ustensile pour que l'eau bouille très vite et reste chaude longtemps.
On utilisait depuis longtemps pour la vente sur les marchés du
sbiten' de très grandes bouilloires sous lesquelles on avait aménagé
un minuscule brasero. Les artisans de Toula eurent l'idée d'adjoindre
à ces bouilloires une cheminée, de munir ces bouilloires
de deux poignets et d'un robinet. Ce fut le samovar, littéralement
"autocuiseur". Il y en eut de toutes les tailles et de formes
variées : sphériques, cylindriques, coniques, en tonnelet
couché. Ce dernier était particulièrement apprécié
en voyage. Les samovary étaient en argent, cuivre, fer et même
en porcelaine. Certains avaient deux ou trois compartiments et faisaient
office de Thermos : on y gardait au chaud l'eau pour le thé, la
kacha, les chtchi. La famille se réunissait autour du samovar et
il est devenu peu à peu le symbole du bien-être familial.
Avant l'abolition du servage, si le samovar était saisi pour non-paiement
des impôts, la famille était déshonorée. Actuellement
les samovars sont fabriqués industriellement et sont électriques.

- sapin : avant de devenir "l'arbre du
Nouvel an" certains sapins étaient déjà des
"arbres sacrés". Par ailleurs lors du mariage on plaçait
devant la jeune mariée un petit sapin (féminin en russe),
symbole de sa beauté. 
- sarafan : robe légère de
paysanne en cotonnade, sans taille et avec des bretelles. Vêtement
de femme connu dès le 14 siècle; sorte de chasuble longue,
portée par dessus la roubakha. 
- Scythes : tribus habitant sur les rives
nord de la mer Noire du VIII au IV s. avant J.-C. Ils ont laissé
un important héritage artistique. Leur trace se perd vers le III
s. après J.-C. Leur art évoque la vénération
de l'épée sacrée, des oiseaux fantastiques et animaux
fabuleux (proches du bestiaire d'Asie mineure). Ils ont légué
aux Slaves les griffons, les aigles fabuleux, et, probablement l'Oiseau
de feu. On distingue traditionnellement les Scythes guerriers et les Scythes
paysans qu'on appelle également Skoloty et qui seraient les ancêtres
des Slaves. 
- selo : village ayant son église. Dans
les contes toute agglomération : village, bourg, faubourg, à
l'exclusion des villes et des hameaux. 
- Semargl divinité (chien ailé)
protectrice de la végétation, des semences et des semailles
(d'origine iranienne cf. Senmourg oiseau sacré) Il fut remplacé
par Pereplout, divinité de l'abondance. Dans le panthéon
instauré par Vladimir avant son baptême les semargl remplissent
la même fonction que les anges (intermédiaires entre le divin
et l'humain). 
Mythologie : Au commencement des temps quand Svarog frappa la
pierre brûlante Alatyr, une étincelle jaillit et engendra
tous les guerriers célestes et Semargl, le dieu du Feu. La tornade
de flammes dans laquelle apparût Semargl purifiait de tout mal.
Tel un soleil, il éclaira tout l'Univers. Semargl se tenait sur
un destrier d'argent à la crinière d'or. Son étendard
était la Fumée. Il laissait sur son passage une traînée
de cendres.
Le Feu-Semargl, Fils-de-Svarog, souleva le Vent divin duquel naquit Stribog.
Le dieu des vents fit grossir Semargl, le Fils-de-Svarog et leur père
commun, Svarog.
Le Grand Serpent Noir, fils de la Cane Primordiale, voulut imiter Svarog.
Il rampa jusqu'à la pierre brûlante Alatyr et la frappa du
marteau. Des étincelles noires s'envolèrent aux quatre coins
du monde. C'est ainsi que naquirent les démons, les esprits du
mal. Alors Semargl voulut combattre le Grand Serpent Noir. Mais il manqua
de force, le Beau-Soleil s'affaiblit et la terre fut plongée dans
l'obscurité. Semargl monta alors jusqu'à la forge de son
père Svarog. Le Grand Serpent Noir lécha trois voûtes
célestes jusqu'à y faire des trous et réussit à
s'introduire dans la forge. Mais Svarog et Semargl saisirent des pinces
chauffées à blanc et raccourcirent la langue du Serpent.
Puis ils l'attelèrent à un soc avec lequel ils partagèrent
le monde en deux : le monde du Bien et le monde du Mal.
- semik (ñåìèê)
: jeudi de la septième semaine après Pâques. Remplace
la fête païenne de Iarilo le 4 juin. Le bouleau occupe une
grande place dans le rituel printanier du semik. 
- seni : vestibule d'une maison en bois, isba
ou d'une zemlianka. Dans les palais, galerie surélevée ou
le prince festoie avec sa droujina et les boïards. 
- sept : chiffre lié au ciel (les 7
étoiles de la Grande Ourse) et que l'on retrouve dans la division
des parures de tête (kokochnik) en 7 "écussons".

- serpent : apparaissant au printemps avec
la montée de la chaleur, disparaissant en automne avec le retour
du froid, le serpent est à la fois une hiérophanie et une
représentation de la vie dans son double aspect, linéaire
et cyclique. Il surgit d'une crevasse, comme d'une bouche de la terre,
pour retourner aussitôt dans l'ombre du monde souterrain et y rejoindre
les ancêtres. Etre chthonien, il participe donc à la fois
de la vie et de la mort, du diurne et de l'ombre, de l'instantané
et de l'éternité. 
- six (øåñò¸ðêà)
: nombre faste; lors du tirage au sort de la victime pour Peroun on jetait
les dés. Celui qui avait tiré un six était sacrifié.
Le soleil de Peroun est un cercle coupé par six rayons qui partent
de son centre. C'est le symbole de l'universalité : áåëûé
ñâåò. 
- skomorokh : ménéstrel-jongleur
au Moyen Âge. Ils colportent à travers toute la Russie un
art surtout fait de comédie (numéros de cirque, exhibitions
d'ours dressés, farces, chansons satiriques et anticléricales.
Ils étaient fortement persécutés par L'Eglise jusqu'au
XVII siècle.
- Slaves : groupe ethnique qui comprend :
1° les Slaves occidentaux (Polonais, Tchèques, Slovaques),
2° les Slaves orientaux (Russes, Biélorusses, Ukrainiens),
3° les Slaves du Sud (Croates, Serbes, Slovènes, Macédoniens,
Bulgares). Les Slaves orientaux au XI s. comprennent plusieurs tribus
: les Polianes, Séverianes et Drévlianes qui s'établissent
dans le bassin du Dniepr pour y fonder l'Etat de Kiev. Ils ont une organisation
sociale basée sur les liens familiaux complexes et strictement
hiérarchisés. Le rod, vaste réseau clanique est l'unité
de base de tout acte politique. 
- soleil : la représentation du soleil
était un obereg contre les esprits de la nuit mais également
contre la foudre car le soleil évoque un temps clair sans orage.
Le soleil est fréquemment représenté sous ses 3 formes
(lever, zénith, coucher) sur les nalitchniki et les toits des isbas.
Le soleil noir est représenté sous le niveau du soleil levant
ou couchant. C'est un obereg pour la nuit (on le trouve sur les berceaux)
et contre les voleurs (sur les coffres). Le jour, le soleil est tracté
par des chevaux, la nuit par des oiseaux aquatiques : canes, oies, cygnes.
Cela a donné naissance à l'obereg du cheval-cane qu'on trouve
maintenant dans la forme de poignées d'ustensiles domestiques.

- Soudba (destin): étapes de vie dévolues
à l'homme : le moment et les circonstances de la naissance, du
mariage et de la mort. Soudba est une force suprême qui se manifeste
par ses émanations telles que Dolia et Soud (ousoud). Nul ne peut
changer son destin mais il existe une multitude de divinations (godanié)
pour le connaître afin de l'atténuer par des pratiques magiques.
- sroub du verbe
ñðóáèòü "couper"
mais également "construire". Partie de la maison en bois
qui était constituée de troncs d'arbres tenus ensemble par
des encoches dans les angles. Au milieu du XIX siècle, existait
encore à Moscou un marché où on pouvait acheter en
rondins détachés un sroub tout prêt qu'on montait
ensuite en une quinzaine de jours. 
- Stribog : Stribog : fis de Svarog, dieu
du vent ; particulièrement vénéré par les
marins. Les tempêtes sur les immenses fleuves russes peuvent être
très meurtrières. Il se trouvait souvent aux côtés
de Peroun lors des batailles. 
- svakha (marieuse) : son rôle est
essentiel dans les préliminaires du mariage. Elle va de maison
en maison à la recherche des personnes à marier. Elle organise
les rencontres entre les futurs mariés mais plus souvent encore
entre leurs parents. Elle préside aux discussions sur la dot et
les conditions matérielles du mariage, puis elle est responsable
du déroulement de la cérémonie et du respect des
clauses du contrat. 
- Svarog : dieu du ciel (Littéralement
Céleste, Íåáåñíûé).
Svarog apporte aux hommes la forge. Son culte correspond aux débuts
de la monogamie.
Svarog-Dajdbog-Khors forment la Trinité Ciel-Lumière-Soleil
Mythologie L'esprit divin de Rod engendra Svarog, le Père
Céleste. Svarog acheva la création. Il devint le maître
du monde terrestre, le Seigneur du Royaume de Dieu. Il créa les
12 piliers qui soutiennent la voûte céleste. 
- Svarojitchi : les "fils"
de Svarog, dont Semargl, Stribog, Peroun. Il serait plus juste de parler
"d'émanations" de la divinité Suprème.
Ainsi Stribog est employé parfois comme simple épithète
de Svarog. Quant à Peroun, il remplace peu à peu Svarog,
à paritr du moment où le paganisme tend à devenir
monothéiste.
- svat : marieur qui possède les mêmes
fonctions que la svakha mais qui est consulté plus rarement. 
- svetilnia 1° mèche. 2°
récipient à huile comportant une mèche. 3° tout
ustensile servant à l'éclairage. 
- sviatki (sv'atki) : fête rituelle
à cheval sur l'année passée et la nouvelle année.
Les sviatki duraient 12 jours. On disait adieu à l'année
écoulé en évoquant le passé lointain (récitation
des bylines). La veille de la nouvelle année sous la surveillance
de 12 anciens on éteignait le feu dans les foyers puis par frottement
on faisait naître le feu nouveau (æèâîé
îãîíü), on faisait cuire du pain
spécial (conjuration de la récolte) et on essayait de deviner
comment sera l'année d'après différents signes primieta
(ïðèìåòà).
Le dernier jour (êðåùåíñêèé
âå÷åðîê, 5 janvier) était
particulièrement propice à la divination (mariage). Pendant
les 12 jours étaient repris les éléments caractéristiques
des 12 mois de l'année : utilisation d'accessoires tels que gerbe
de blé, masques rituels. 
- svirel' = sorte de flûte; au Moyen
âge le joueur de flûte était un personnage important
lors des cérémonies païennes (roussalii) car il connaissait
les airs magiques et entretenait les joueurs de tambourins. 

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