GLOSSAIRE
G

- Grande Déesse : déesse de la terre et de la fécondité chez les païens slaves. Elle est présente encore de nos jours dans le parler paysan, dans de nombreux contes et proverbes. N'ayant pas de nom spécifique elle a été assimilée à la maternité nourricière et protectrice sous toutes ses formes et a pu ainsi échapper aux persécutions du clergé chrétien. On la retrouve dans maintes représentations de la Mère de Dieu, tout particulièrement l'Orante. cf. Mat' Syra Zemlia.

- godanié : divination. Il en existait un nombre incalculable. Elles étaient particulièrement répendues lors des Sviatki, en utilisant des objets qui pouvaient évoquer le soleil : anneaux, pièce de monnaie en or, etc. Dans la nuit du 5 au 6 janvier, les jeunes filles essaient de deviner quel quel sera leur mariagei. On mettait une coquille de noix dans une tchara spéciale décorée par la représentation des 12 mois, on agitait l'eau pour qu'elle fasse des ronds. La coquille tournoyait et finissait par s'arrêter au bord de la tchara. Il y avait des mois fastes ou néfastes. Un autre type de godanié consistait à allumer des bougies devant un miroir et plaçant un deuxième miroir derrière soi, de sorte que les daux miroires se réflechissent et les bougies forment un long "couloir". Au bout de quelques heures de concentration et incantations, la jeune fille pouvait aperçevoir au bout de ce couloir le visage de celui qui lui était destiné.

- gorko : Lors des banquets de mariage, la jeune épouse faisait le tour des convives avec un plateau de gobelets de vodka. Ceux-ci y mettaient de l'argent, buvaient et s'exclamaient " gorko ! ", c'est amer, dans le sens " c'est fort ", confirmant par là que c'était bien de la vodka et non de l'eau. Ceux qui ne mettaient pas d'argent buvaient et criaient " gorko ! " mais se contentaient de regarder les autres embrasser la mariée. Actuellement, dès que quelqu'un boit et lance ce cri, tous le reprennent, les mariés doivent se lever et s'embrasser.

- gornitsa : au départ, dans l'isba, on trouve une pièce surelevée non chauffée qui servait de grange à céréales, puis elle devient chambre à débarras où l'on gardait des vêtements, des aliments. Peu à peu, elle fait office de chambre à coucher d'été, on y perce des fenêtres, on y reçoit des invités. Dans les contes elle désigne la chambre des femmes.

- goudok : ancien instrument à trois cordes dont on jouait comme d'un violoncelle. On en parle beaucoup dans les bylines mais il a pratiquement disparu à l'heure actuelle. Peut être comparé à la fidule.

- gousli : instrument de musique populaire, attesté dès le VI s. C'est une sorte de cithare comportant une caisse de résonance plate en forme de trapèze et un nombre variable de cordes, pincées ou frappées; on en jouait en le posant sur les genoux.

- grains : les rituels magiques sont liés aux graines suivantes : blé, pavot, millet, sarrasin, seigle, orge, pois, fèves, avoine, épautre (polba), chènevis (konoplia), lin.

- graines de tournesol : on les mange en tant que gourmandise soit frais soit légèrement grillées. Le tour de force qui consiste à jeter graine après graine dans la bouche et y décortiquer la graine pour en recracher l'enveloppe est pratiqué par des jeunes gens quelque peu voyous. Normalement on casse l'enveloppe de la graine entre les dents de devant et on la recrache aussitôt. Croquer les graines de tournesol est un délassement, une façon de s'occuper lorsqu'on n'a rien à faire.

- griffon : monstre, gardien et protecteur du monde végétal, d'origine byzantine (les chiens de Zeus); serviteurs de la divinité céleste suprême (Rod puis Stribog, Ciel) ils sont ailés (2 ou 4 ailes), et ont une tête et des griffes d'aigle. Leur corps de lion témoigne de leur appartenance au monde terrestre. Leur représentation est toujours accompagnée de symboles de végétation (krin, bourgeons, jeunes pousses, volutes du houblon) ou de champ ensemencé (rectangle divisé en carrés avec un point au centre). Ils apparaissent par deux pour signifier leur dynamisme, leur universalité (la gauche et la droite). Parfois la tête d'oiseau est remplacée par une tête de chien, ils sont alors à rapprocher des semargl. Ils sont utilisés dans l'ornementation surtout aux XI-XIII ss. même dans l'architecture religieuse. Les griffons symbolisent la force qui chaque année terrasse la mort-stérilité hivernale.

- grivna : sorte de médaillon porté sur une chaîne autour du cou, puis distinction militaire, puis pièce de monnaie en argent, puis 10 kopecks. On accrochait également des grivny (chaînettes) aux icônes en signe de vénération. Les grivny antiques symbolisent le soleil et sont portées tant par les femmes que par les hommes (et même les idoles).