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GLOSSAIRE
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| - paganisme/païen Le
paganisme panslave prend sa source dans l'Inde védique ou même
pré-védique. Il est basé sur la croyance en l'existence
d'un monde spirituel ordonné et en une loi de causalité
régissant le monde environnant. Donc microcosme = macrocosme. En
reproduisant symboliquement un élément (ou mieux tout le
système) de l'univers, on avait prise sur cet univers, on entrait
en harmonie avec lui et on était protégé du mal.
Au cours des âges, l'animisme primitif évolue vers le monothéisme,
tout en gardant sa spécificité : - pain : les invités étaient
acceuillés avec du pain et du sel. On laisse du pain sur les tombes
le lundi de Pâques et le jour de la Toussaint. On offre des pains
nuptiaux le jour des noces. On répand sur les jeunes époux
des grains de blé en signe de prospérité. Le pétrissage
du pain et sa cuisson sont un rituel qui symbolise le retour à
l'abondance lorsqu'il y a eu une grande disette. - pattes de poule [maison sur]: maison traditionnelle
de la Baba-Iaga. Elle est inspirée de la domovina. Elle symbolise
la hutte initiatique. Dans les contes, son entrée est souvent tournée
du côté opposé à celui par lequel arrive le
héros, le côté de la vie. Le héros doit faire
tourner la maison car il ne peut pas passer du côté de la
mort. - pavots et coquelicots,
plantes symboliques des mystères d'Euleusis, furent offerts à
Déméter pour apaiser sa douleur dans l'oubli d'un sommeil
réparateur. Mais cette parabole suggère surtout la mort
qui efface tout souvenir avant la renaissance. Ces plantes dotées
du pouvoir "magique" de modifier la conscience siéent
donc à la Terre-Mère, au sein de laquelle se produisent
toutes les transformations : naissance, mort, oubli, résurgence.
Le coquelicot des champs contient aussi de la morphine mais en quantité
beaucoup moindre que sa soeur le pavot. On en extrait de l'opium depuis
l'Antiquité. La morphine est un dérivé de l'opium.
- paysannerie : A la Révolution de
1917, 82 % de la population vivait à la campagne. En outre on considérait
encore comme "paysans" même ceux qui vivaient à
la ville (artisans, domestiques, ouvriers occasionnels) mais dont les
parents directs résidaient à la campagne. - peigne (greben', ãðåáåíü)
: ils sont en bronze puis en os; on les utilise principalement comme démêloirs
lorsqu'on lave les cheveux. Instruments destinés tant à
la beauté qu'à l'hygiène ils étaient recouverts
de pictogrammes de l'eau (onde qui lave et onde des cheveux) et toujours
d'une figure-obereg jumelée: deux têtes de chevaux, deux
têtes d'oiseau (3-4 siècles avant l'aigle bicéphale,
emblème du tsar!). C'est un outil puissant contre les maladies
propagées par les poux et les héros des contes les utilisent
avec succès contre Baba-Iaga. - pelena obydennaïa (îáûäåííàÿ
ïåëåíà) : toile de lin d'un
peu plus d'un mètre qui doit être préparée
(lin filé et tissé) en un seul jour pour le jour de Vendredi-du-Lin
(Ëüíÿíèöà)
actuellement Ïîêðîâ
et autrefois la fête de Makoch.
- pelisse (chuba, øóáà)
: manteau de fourrure à poils vers l'extérieur. Selon le
degré de fortune on porte des pelisses en hérmine, vison,
astrakan ou alors en écureuil, putois, raton laveur.
- perles : 1) æåì÷óã
: perles d'eau douce, assez abondantes en Russie pour qu'il serve à
la décoration des parures paysannes. Elles "vivent" entre
300 et 400 ans. Pour qu'une perle soit en bonne santé la coquille
devait être ouverte en plein soleil ; la perle était ensuite
tenue un certain temps dans la bouche, puis dans une décoction
d'herbes. Si les perles "mouraient" cela annonçait la
maladie ou la mort d'un proche. Elles noircissaient dans la main d'un
assassin et reprenaient vie dans celle d'une belle jeune fille. 2) perles
de verre (áèñåð),
d'abord importées de Byzance puis fabriquées sur place.
Elles servent à la broderie des oberegs.
- Peroun
: dieu de l'orage et de la foudre, et
plus tard de la guerre. Protecteur des boïards et de la droujina.
Son culte a été rendu obligatoire en 980, lors de la réforme
du pantéon païen par Saint Vladimir avant sa conversion au
christianisme. Au moment du bapême de la Russie les idoles ont été
détruites. L'idole de Péroun qui avait veillé sur
Kiev a été jetée dans la Dniepr.
- petch : poêle fait de briques ou d'argile
; la petch occupe la place principale dans l'isba (un cinquième
de la pièce principale) et sert aussi bien à préparer
la nourrirure qu'à dormir (sur les polati), à sécher
pommes et champignons, à tenir au chaud une couvée de poussins,
etc. C'est la petch aussi qui abrite l'esprit-protecteur de la maison,
le domovoï. - pirog : sorte de grande galette fourrée
de viande, de champignons ou de légumes.
- pissanka : l'oeuf peint (ïèñàíêà)
fait partie des rites agraires du printemps; il doit représenter
le monde dans sa totalité : la terre et le ciel. On trouve presque
toujours sur les oeufs peints les pictogrammes de la terre ensemencée.
- plancher : généralement
en planches peintes en rouge foncé ou bien écru. On lavait
le plancher peint et on grattait celui qui était écru au
moins une fois par semaine. Pour moins le salir on les couvrait de poloviki
qu'il fallait secouer tous les jours.
- pleureuse : dans les rites populaires
des funérailles (pominki, mariage), femme qui pleure le défunt
ou le départ de la fiançée de sa maison natale. Le
talent d'une pleureuse est jugé en fonction de sa capacité
d'intégrer dans un canevas traditionnel les éléments
biographiques de la personne pleurée.
- pododiéialnik : drap housse
pour les couvertures avec une ouverture caractéristique en forme
de losange (symbole du champ), par laquelle on introduit la couverture
dans cette housse.
- podvig : exploit faisant appel aux qualités
morales et spirituelles. Il se distingue de la sainteté en ce qu'il
est concentré sur une tâche bien définie et n'englobe
pas la vie et la conduite dans sa totalité. Le podvijnik (celui
qui accomplit un podvig) n'est pas non plus un blajenyï (bienheureux)
: le radical dvig / dvij indique le mouvement, la dynamique, une attitude
consciente et active loin de la grâce du bienheureux. Le podvig
peut demander tout une vie mais le plus souvent il s'accomplit en crise,
dans un élan héroïque qui met en mouvement les forces
cosmiques, surnaturelles ou spirituelles. - polotientsé : 1) essuie-mains
avec broderies rituelles 2) ornement en forme d'essuie-mains sur les frontons
de l'isba.
- polovik : tapis multicolore tissé
à la maison, d'un mètre de large et de longueur variable
et dont on couvrait une partie ou tout le plancher de l'isba. - poniova (ïîí¸âà)
: jupe de laine à carreaux portée par-dessus la roubakha
par les femmes mariées. Par-dessus on mettait un tablier. Revêtir
la poniova symbolisait le passage dans la rude condition de la femme.
- possidelki-soupriadki : veillées
des jeunes filles qui filaient ou brodaient tout en racontant des contes,
en chantant ou en accomplissant des rites. Généralement
elles commençaient en novembre (fin de la préparation du
lin).Certains soirs, les jeunes filles préparaient des repas faits
de poules et de kacha et conviaient les jeunes gens. Ceux-ci, souvent
déguisés, jouaient de toute sorte d'instruments et inventaient
des couplets pour faire rire les jeunes filles. - poule : les poules, les poulets étaient
sacrifiés soit par égorgement soit par noyade (sources,
cours d'eau sacrés).
- poupée : la poupée est un
jouet depuis une époque récente. La représentation
du corps humain devait servir à des rites magiques. Ces figurines
étaient soit en bois (faites dans un arbre sacré) soit en
tissu brodé d'oberegs et parfois remplies d'herbes magiques. Elles
n'avaient pas de visage. - prêtres : dans le paganisme, il
n'y avait pas de prêtres au sens occidental, Les rites étaient
dirigés par les chefs de famille ou les chefs de communauté.
Les volkhvy étaient des magiciens, enchanteurs, sorciers et remplissaient,
comme les chamans, deux fonctions essentielles : par l'invocation des
esprits, la prière et les procédés magiques, ils
contribuaient au travail productif de l'homme (lutte contre les fléaux
naturels, sécheresse, gelée, disette, aide à l'agriculture,
prévision du temps, etc.) et, d'autre part, ils soignaient les
maladies. Par la suite, dans le monde paysan, les fonctions du sorcier
et du guérisseur sont souvent distinguées l'une de l'autre,
mais elles demeurent longtemps attribuées à une seule et
même personne.
- primieta : signe par lequel les divinités
païennes exprimaient leur volonté ou leur disposition à
l'égard des humains. L'interprétation des primiéty
était confiée à des znakhari (étymologiquement
"ceux qui savent". Les primiety ont une importance capitale
pour toute activité humaine (même de nos jours!) - prislovie : courte incantation magique
faisant office d'obereg qui était prononcé avant chaque
activité commune ou individuelle. Les plus courantes sont : ñëàâà
áîãó, äàé áîã,
óïàñè áîæå,
÷óð ìåíÿ, òèïóí
òåáå íà ÿçûê,
ëåøèé åãî çíàåò!
- pritchelina : partie oblique (rive)
du toit de l'isba. On y faisait figurer les eaux célestes avec
les gouttes de Rod (ce qui féconde la terre). - pritchety : les pritchety (formules
de lamentation, complaintes) remplissaient les mêmes fonctions que
ces rites. Les bonnes plakouchi (pleureuses), pritchitalchtchitsy (diseuses
de lamentations) ou voplenitsy ("crieuses") se devaient de connaître
à fond le cérémonial que la tradition imposait aux
noces et aux funérailles : la pleureuse, aux funérailles
d'un père de famille, parlait d'abord au nom de la veuve, puis
des enfants, ensuite de la mère, du père, etc. A côté
des pleureuses professionnelles, engagées contre rémunération
ou venues d'elles-mêmes à l'enterrement, des lamentations
étaient également exécutées par chaque membre
féminin de la famille. Toute femme, jeune ou vieille, devait savoir
réciter des complaintes, art qu'elles avaient acquis sans trop
de difficultés : les moeurs paysannes patriarcales avaient, en
effet, accumulé une réserve de procédés poétiques,
de formules et d'apostrophes consacrées.
- proroub' : trou pratiqué dans la
glace pour puiser de l'eau ou pour pêcher (ou s'y baigner).
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