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GLOSSAIRE
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D
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| - Dajbog ( Dajdbog) : dieu
de la Lumière du monde (énergie solaire et non pas le disque
solaire lui-même). Dajbog parcourt le ciel dans un char resplendissant,
attelé de 4 chevaux blancs à crinière dorée.
La lumière du jour provient de son bouclier de feu. Par deux fois
(matin et soir) il passe la frontière entre les deux mondes, le
Haut et le Bas. Le monde d'en Bas est liquide, c'est une suite de la Mer-Océane
et Dajbog y voyage d'ouest en est dans une barque tirée pas des
oiseaux aquatiques : cygnes, canes, oies. C'est pourquoi l'obereg en forme
de cane-cheval protège de jours comme de nuit. - dent : depuis l'âge de pierre la dent ou la griffe d'animal carnassier représente l'animal tout entier et doit en tant qu'obereg faire peur à l'esprit mauvais. En russe comme en français on peut avoir une dent contre quelqu'un. - derevnia : village sans église
(à la différence du selo) qui comprend une dizaine de dvor.
- died (grand père) : ancêtre
auquel on vouait un culte. Les diedy étaient bénéfiques
et contribuaient à la prospérité de ceux qui les
honoraient. Au moment des migrations qui obligeaient les Slaves à
quitter la terre des ancêtresü les tombes des diedy tombaient
souvent entre les mains ennemies; de ce fait les morts pouvaient devenir
maléfiques. C'est ainsi qu'on ne fit plus la distinction entre
un mort bienveillant et un mort malveillant. Avec le déclin du
culte des ancêtres les diedy devinrent des divinités aux
fonctions spécifiques : - dolia : part de chance et de malchance,
destin qui échoit à chaque membre d'une communauté
et qui peut être modifié lorsqu'on change de tranche d'âge
ou de statut familial. La redistribution de la dolia était toujours
accompagnée de rites qui servaient à garantir l'équité
du partage. - dombra : instrument de musique russe introduit
en Russie au XIIIème s. par les Mongols. Sa disparition progressive
fut liée au fait qu'il accompagnait des chansons satiriques, interdites
par le régime tsariste. La dombra réapparaît à
la fin du XIXème s. Ses 3 cordes sont accordées en quartes.
On en joue avec un plectre dur qui produit un trémolo comparable
à celui de la mandoline. - domovoï : esprit bénéfique,
died chargé de veiller sur le foyer (dom = maison) C'est un maître
de maison avisé qui aide la famille si celle-ci est unie. Parfois,
quand quelque chose lui déplaît il joue de mauvais tours.
Tous les esprits domestiques lui obéissent et il a le pouvoir de
chasser les oupry et les navii. On n'a donc pas intérêt à
l'offencer de quelque manière. Pour le nourrir on place à
certains endroits définis de la maison et de la cour des écuelles
avec ses plats préférés ; certains préfèrent
la kacha, d'autres du lait. Le domovoï aime se tenir près
de la petch et lorsqu'on déménage on l'emporte avec soi
dans un peu de cendre. Si on le néglige il commence par effrayer
en hurlant dans la petch puis par tuer (les asphyxies dans les isbas sont
fréquentes). - domovina : sépulture des anciens
Slaves. Construction en bois rappelant une maison (dom = maison); elle
peut être soit enterrée dans le kourgane soit à ras
du sol, soit encore, être surélevée; c'est alors une
domovina-stolp, petite isba de 1,5 x 2 m. avec un toit à deux pentes
et une minuscule fenêtre pour placer à l'intérieur
différentes offrandes. Elle a sans doute inspiré l'image
de la maison de Baba-Iaga " sur pattes de poulet ". - douze : chiffre sacré dans les sociétés
agricoles, c'est les 12 mois de l'année, et par-delà le
symbole du renouveau et de l'éternité. - dragon : la crainte de la sécheresse
s'exprime par la lutte du bien et du mal, représentée par
la mise à mort d'un dragon meurtrier, crachant le feu, se nourrissant
d'hommes et interdisant l'accès aux eaux du lac ou nichant dans
une forêt au bord d'une rivière. - droujina : au IX-X s. entourage et conseil
du grand prince formé de boïards comptant 300 à 3000
seigneurs qui exercent les hautes fonctions militaires, judiciaires, et
fiscales. Par la suite les principaux boïards entretiennent leur
propre droujina. - Dionysos : dieu de l'enthousiasme; s'oppose
et compose avec Apollon, dieu du rationalisme. Il représenterait
assez " l'âme Russe ", tout comme Apollon représente
l'idéal français. - droujka : "ami de noce". Le
terme; dans l'interprétation populaire, signifie à la fois
l'ami (droug) du fiancé et le leude du "prince", nom
que l'on donne au fiancé. La fonction d'ami de noce comprend des
éléments très anciens, souvent magiques, et d'autres
empruntés aux cérémonies du mariage dans les classes
dirigeantes. Tout d'abord, le droujka est le garde du corps du fiancé
ou de la fiancée. Secondement, c'est lui l'organisateur, le maître
des cérémonies. Troisièmenent, il a, avec le temps,
assumé le rôle des baladins du Moyen Age, des "joyeux"
qu'on invitait aux noces. Enfin, sa fonction se confond encore avec celle
du sorcier appelé à défendre les épousés
contre le "mauvais esprit", contre l'envoûtememt; c'est
ce qui explique qu'on le nomme parfois storoj (gardien), ou védoun
(savant). - dvoïeverié (double foi):
maintien du culte et des traditions païennes tout en pratiquant le
christianisme. L'Eglise orthodoxe après avoir combattu avec violence
le dvoïeverié a, dans une certaine mesure, intégré
sa vision du monde et ses croyances. Les traces du dvoeverié sont
vivaces encore de nos jours non seulement dans le folklore et la pratique
religieuse mais également dans le foisonnement des signes-présages,
primiety scrupuleusement observés
tout en professant une idéologie matérialiste et rationnelle.
On le retrouve également dans les superstitions-rites; emploi plus
ou moins conscient des oberegs-pictogrammes dans la décoration
d'objets chrétiens : églises, icônes, croix, coupes.
Mais il est surtout présent dans l'interprétation et l'utilisation
des notions chrétiennes : le Créateur est traité
comme Rod, le Christ devient un Sauveur proche de Dajdbog; la mère
de Dieu est Makoch avec la même fonctionnalité : protectrice
de la maternité, de la moisson, du travail domestique. Le Saint
Esprit étranger au paganisme n'est perçu que comme "partie
de la Trinité". On utilise les croix et les icônes comme
auparavant on utilisait les oberegs, rites et prières ont une connotation
nettement magique. Le dvoeverié est général jusqu'au
XIII s. puis s'affaiblit avec l'invasion tatare (la croyance en un au-delà
meilleur devient prépondérante). Il est à la base
de nombreuses sectes. - dvor (unité d'habitation); les dvory
sont disposés de préférence le long d'un cours d'eau
près duquel se trouve les bani. La route passe de l'autre côté,
celui de la façade. |
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