GLOSSAIRE
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- Radounitsa : autrefois fête des ancêtres diedy pendant laquelle on se rend sur leur tombe. Les diedy volent vers ceux qui viennent les honorer, parfois sous forme d'oiseaux. La Radounitsa ou Rodonitsa était encore célébrée avant la Révolution. Ce jour là on prépare pirogs, crêpes, oladii, plats à base de blé et de farine que l'on apporte au cimetière. Les femmes se lamentent avec des pritchitanié. On enterre des oeufs peints dans les tombes, les arrose de braga, on met sur les tombes du gazon frais (premières pousses de blé) sur lequel on place toutes sortes de plats (y compris bière et vodka). On appelle à ce moment les défunts par leur nom et on les invite à venir boire et manger les offrandes.

- razgoul : ensemble de comportements excessifs qui accompagnent l'ennivrement rituel. Le but était d'exprimer et par là de se libérer de sentiments abérants et des pulsions négatives. Le razgoul en tant que thérapie individuelle et collective était strictement limité dans le temps et étroitement surveillé par les prêtres païens.

- remarier (se) : un orthodoxe a le droit de se remarier seulement trois fois pour éviter que le patrimoine familial se disperse trop en raison du nombre d'héritiers.

- rêve : il est sensé prédire l'avenir; il est dit "vechtchiï", celui qui sait.

- rite : actes ou actions qui ont pour but d'agir sur la Nature et de se la soumettre.

- Rod : "début de la vie", divinité suprême, dieu du ciel et de la terre de la 2ème période du paganisme slave. Rod commande le soleil, les pluies, les orages, l'eau. Il est plus ou moins synonyme de "Univers" et symbolise la "Vie" (Rod = Celui qui fait naître). Rod féconde la Terre par des gouttes de pluie. Il préfigure le passage au monothéisme : les "divinités" plus connues comme Stribog, Dajdbog, Svarog n'étaient que des épithètes honorifiques de Rod avant la réforme de Vladimir. Il se trouve à la base de la structure clanique (rod) de la Russie médiévale.
Mythologie Au commencement étaient les ténèbres. Mais le Tout Haut créa l'OEuf d'Or qui renfermait Rod - le Géniteur (Roditel) de tout ce qui existe. Rod engendra l'Amour (Lioubov) la douce Lada, et par la puissance de l'Amour il détruisit les ténèbres et fit naître le Cosmos, les myriades de mondes d'étoiles et également notre monde.
Rod engendra tout ce que nous voyons, toute la Nature (Priroda). Rod sépara le monde Visible du monde Invisible, la Vérité du Mensonge. L'esprit divin de Rod engendra Svarog, le Père Céleste. Rod se fit Source céleste et engendra l'Océan dont l'écume fit les multiples dieux et démons, puis la vache et la chèvre divines, dont le lait forma la Voie lactée. En barattant ce lait il forma le Fromage (Syr), la Terre-Mère-Humide (humidité et fromage ont la même racine)

- rod : ancien système clanique; famille très élargie des Slaves. L'aîné (pas forcément en âge) d'un rod était souvent élu de façon assez démocratique. Mais une fois nommé, il avait droit de vie et de mort non seulement sur sa descendance directe mais également sur ses frères et leurs enfants.
Dans les derniers siècles du premier millénaires de notre ère, le régime clanique était patriarcal, bien qu'on puisse retrouver quelques vestiges de l'antique matriarcat. La vie familiale était entièrement régie par la volonté du chef du clan, de la famille agrandie.
C'est la structure clanique en rod qui explique l'usage du nom patronymique (otchestvo), les enfants des frères et beaux-frères vivaient ensemble et pouvaient porter le même prénom.

- rojanitsa : déesse secondaire après que Rod eut détrôné Rojanitsa. Au néolithique les chasseurs adoraient la Grande et la Petite Ourse qui sont devenues les 2 rojanitsy principales Lada et Lelia. Elles accompagnent Makoch dans les rites d'accouchement. A une époque plus tardive les rojanitsy se sont multipliées (jusqu'à 24).

- ronde

- roubakha : longue chemise, généralement en toile de lin, portée tant par les hommes que les femmes du peuple. Elle était obligatoirement brodée d'oberegs au cou, aux poignets et aux biceps et en bas. On la portait avec une ceinture elle-même brodée.

- roumiana : fard rouge que les citadines appliquaient sur les joues par dessus les belila. Les canons de beauté voulaient que les femmes aient un teint très clair et des joues très rouges : êðîâü ñ ìîëîêîì (sang et lait). c'était alors un gage de bonne santé et au delà le signe de la protection divine.

- roussalka : déesse de la rivière, propriétaire de trésors et magicienne. Depuis la christianisation de la Russie, elles passe pour être peu favorables aux êtres humains et plutôt mélancoliques. Elles possèdent jeunesse et beauté éternelles. Le samedi précédant la Trinité, elles courent en tous sens dans les champs de seigle. A partir du jeudi suivant, la fête du Semik, elles résident dans les bois où leurs appels répétés égarent les voyageurs en chemin. Pendant la semaine des roussalii (huitième semaine après Pâques), et également la veille de la Saint-Jean, elles se montrent dangereuses et il est alors fort imprudent de se baigner.

- roussalii : fêtes en l'honneur des roussalki (la semaine précédant le solstice d'été). Sept jours avant Koupalo (mercredi avant la Pentecôte, après la christianisation), les filles s'en allaient choisir et marquer les branches de bouleau; le lendemain, elles s'en allaient, décorer de rubans les bouleaux choisis. Elles plaçaient des oeufs et de la braga (biere) autour de l'un d'eux et, se tenant par la main, faisaient une ronde en chantant. Elles pouvaient s'embrasser à travers une couronne pendue au bouleau en se jurant mutuellement amitié. Briser une telle amité attirait le malheur. On consacrait ensuite un jour à la déesse eau, (interdiction de laver le linge et de se baigner), une journée à la forêt (interdiction de couper du bois), une journée à la terre (interdiction de labourer). Ce jours-là, des jeunes gens avec des masques de cheval, boucs ou porcs, s'en allaient en procession dans les champs en tapant sur des poêles. En tête de procession il y avait une jeune fille à cheval. Le cheval était parfois remplacé par son effigie avec un véritable crâne de cheval au bout d'une pique.
La veille de Koupalo, les filles allaient "défriser" les bouleaux. D'après les rameaux et couronnes qui les ornaient, elles devinaient leur sort : fiançailles, mariage, mort. Après avoir enlevé la décoration des bouleaux, elles s'ornaient la tête de couronnes de feuillage, allaient à la rivière, où elles jetaient les couronnes en interrogeant l'avenir.
Pendant les roussalii beaucoup de rites étaient liés à la rosée (se laver dans la rosée, boire de la rosée, tremper les nappes et les draps de rosée. Des nappes spécialesétaient brodées avec la représentation de Makoch et des rojanitsy. On invoquait Lada, Lelia, Iarilo. La tradition populaire a retenu ce jour comme celui du rassemblement des sorcières dans les anciens lieux de culte comme le Mont Chauve. Jusqu'au XIII s. les roussalii étaient observées par les femmes de boïards qui avaient pour cela des parures spéciales. Des chemises aux manches très longues contribuaient à évoquer les oiseaux aquatiques lors des danses rituelles.

- Russe : l'étymologie est très discutée. Ce sont les habitants de Kiev qui en premier se qualifient de ðóñü, ðóñè÷ et appellent leur terre Ðóññêàÿ çåìëÿ.

- Russie : le premier Etat se forme vers le IX siècle autour de Kiev dont les habitants se qualifient de RUS' (Ðóñü). Les contes magiques collectés par Afanassiev se situent dans la région centrale des fôrets, le Poléssié. Voir la carte.