| - nalitchnik : décoration
découpée en bois, sur le linteau de la fenêtre. Cette
décoration était initialement formée d'oberegs et
représentait une certaine vision du monde (macrocosme) avec le
mouvement du soleil et des pluies, avec Makoch protectrice surtout sur
les fenêtres hautes qui devaient être davantage protégées
car visibles de loin. 
- nappe : obligatoirement brodé d'obereg
(la table elle-même est très peu ornée). Les pictogrammes
(losanges) représentent la terre labourée. 
- naviï : esprit maléfique de
la 1ère période (animiste) du paganisme : âme d'un
défunt ennemi ou de quelqu'un qui a été "puni"
par la Nature (noyé, dévoré par des loups, tombé
d'un arbre, tué par la foudre). Les navii se déplacent en
utilisant les vents mauvais (çëûå âåòðû)
et prennent alors des formes d'oiseaux. Ils causent les épidémies.
Leur cri signifie la mort. Ils se conduisent comme des vampires et sucent
le sang des femmes enceintes et des enfants. On s'en garde en s'enfermant
dans une maison protégée par des oberegs. Le Jeudi saint
on leur offre des repas rituels (viande, fromage, gâteaux aux formes
spécifiques, hydromel, bière) et on les invite à
se laver dans la bania qu'on chauffe spécialement à cet
effet. On répand sur le sol des cendres qu'on viendra ensuite examiner
pour vérifier que les navii sont venus et laissé des traces
d'oiseaux. 
- neuf : nombre sacré : gestation de
l'enfant divin, délai entre les renouveaux; on retrouve ce nombre
dans la trois fois neuvième terre (òðèäåâÿòü
çåìåëü). 
- neviesta : 1° " celle que l'on
ne connaît pas "; fiancée que l'on amène voilée
et qu'on présente à son futur mari le jour de ses noces.
2° jeune fille en âge de se marier (de 16 à 20 ans).

- noircir le teint : pour lutter contre
le bronzage on évitait de s'exposer au soleil et utilisait principalement
deux produits : 1) belila : fards blancs pour le visage que les
femmes russes de la haute société utilisent abondamment
jusqu'au XIX s. Leur prix assez élevé en faisait un signe
distinctif entre la citadine et la campagnarde
2) roumiana : fard rouge que les citadines appliquaient sur les
joues par dessus les belila. Les canons de beauté voulaient que
les femmes aient un teint très clair et des joues très rouges
: êðîâü ñ
ìîëîêîì (sang et lait).
C'était alors un gage de bonne santé et donc de la protection
divine. 
- Nouvel an : au Moyen Âge il commençait
le 1er mars, puis fut déplacé au 1 septembre. En 1700 Pierre
le Grand ordonna de le commencer le 1er janvier pour s'aligner sur l'Europe.
Ainsi il tombait en plein dans la fête païenne des sviatki.

- novosselié : rite d'emménagement.
Après la construction de la maison on organisait un repas rituel
pour tous ceux qui avaient participé à sa construction (souvent
membres d'un même clan et les voisins). Le chef de famille entrait
dans la maison portant de la pâte en fermentation êâàøíÿ
(pétrin) et une icône; suivait son épouse portant
une poule; puis venaient les jeunes. Un rite spécial était
célébré pour transporter (dans un pot et sur une
pelle à pain) le feu de l'ancienne maison dans le nouveau foyer;
on déménageait ainsi le domovoï de l'ancien podpétchié
(espace sous le poêle) dans le nouveau. Le chef de famille se tenant
sur le pas de la porte devait prononcer des paroles invitant le domovoï
à le suivre. 
- nuage : promesse de pluie en été
le nuage figure en pictogramme sur nombre d'ornements rituels. Il prend
alors la forme du sein de déesse de fécondité ou
du pis de la vache car les gouttes de pluie nourrissent la terre. 

|