GLOSSAIRE
L

- Lada : une des rojanitsy, représentée souvent à cheval, avec un araire (sokha) sur la selle. Parfois considérée comme déesse du printemps et de la vie végétale. On chantait des chansons en l'honneur de Lada entre le 9 mars et le 29 juin. Son animal est l'ours. Elle est la protectrice du mariage et c'est à elle qu'on confie les secrets amoureux.

- lamentations (ïëà÷) : psalmodie rituelle lors des funérailles, des pominki, du mariage. Il existe des recueils entiers de différentes lamentations, dont certaines très poétiques, principalement celles qui décrivent le triste sort qui attend la jeune épouse dans une famille étrangère.

- lapti : chaussures tressées avec du lyko, partie intérieure de l'écorce d'arbres divers : tilleul, orme, bouleau. On les portait par-dessus les onoutchi, bande de tissu enroulée autour du pied et de la jambe et rattachée au lapot' par une cordelette. On n'en trouve plus actuellement, bien que les anciens regrettent ces chaussures si légères qui laissent passer l'air et sèchent rapidement. Autrefois on en préparait des dizaines d'avance car elles s'usaient au bout d'une ou deux semaines. Pour user moins de lapti les paysans marchaient pieds nus.

- léchyï : died des forêts. Il habite dans les arbres sacrés; la plupart du temps il se contente de faire peur à celui qui s'égare dans les bois mais il peut aussi bien le tuer, comme peut tuer l'immense forêt russe.

- légumes : le premier légume employé fut le navet. Puis apparurent les concombres, les choux.

- lejanka : saillant aménagé sur l'un des côtés de la petch, utilisé comme lit et réservé de préférence à l'aïeul.

- Lelia : rojanitsa très proche de Lada. On la fêtait particulièrement le 22 avril. Elle évolue en devenant un jeune homme, Lel'. Sous cette forme c'est une divinité protectrice de la poésie, et divinité de l'amour qui ensorcelle les cœurs par la musique magique.

- lièvre : animal tabou qu'il est interdit de manger ; s'il traverse la route il faut rebrousser chemin; il ne faut pas prononcer son nom si on se trouve sur l'eau car le vodianoï provoquera une tempête. Dans le folklore il est assimilé à la puissance de reproduction virile; des chansons font croire à l'existence d'un ancien culte phallique lié au lièvre. (Le lièvre est l'animal d'Aphrodite).

- lin : plante textile la plus courante en Russie avant l'introduction du coton. Après la récolte il fallait battre le lin pour séparer la graine de la tige ligneuse (de 40 à 60 cm). Puis venait le rouissage (immersion pendant 15 jours dans de l'eau courante), ensuite le broyage, le teillage (séparation de la partie ligneuse). Le peignage débarrasse le lin des dernières traces de chènevotte. On obtient ainsi l'étoupe ou filasse. Ces travaux étaient généralement faits en octobre à ciel ouvert près d'une rivière dans le froid et dans le vent. Pour protéger les femmes contre les maladies apportées par les esprits mauvais on ornait abondamment d'oberegs solaires les outils : bâton à teiller (òðåïàëî), battoir (âàëåê), séran (ãðåáåíü) sont constellés de signes solaires.

- losange : symbole de la terre; équilatéral et divisé en 4 avec un point au milieu : signe du champ ensemencé et de la fécondité qui s'étend vers les 4 coins de la terre.

- loubok

- loup : animal sacré de Dajdbog (et d'Apollon). Bien que le loup solitaire soit rarement dangereux pour l'homme (seule une meute s'y attaque si elle est poussée par la faim) le loup a la réputation d'être particulièrement méchant. Dans les rites primitifs le loup est un animal protecteur de l'homme. Sur les façades des églises le loup est représenté le plus souvent à côté de la lettre æ, jé (arbre de vie) ou bien sa queue se termine par une grande volute végétale. Dans le folklore les loups sont souvent les dévoreurs des démons. La rencontre d'un loup porte bonheur. On peut penser que le loup rendait service aux agriculteurs en dévorant les animaux qui abîmaient les récoltes (lièvres, chevreuils, chamois, sangliers). Dans l'ornementation rituelle le loup peut être bénéfique s'il représente un semargl ou un griffon.

- loutchina : copeau de bois enduit de résine qui servait à l'éclairage. il était fiché horizontalement dans un luminaire. En dessous on plaçait un récipient avec de l'eau pour les cendres qui en tombaient.