GLOSSAIRE
K

- kacha : à l'origine, plat rituel préparé du début d'août à la fin octobre (fin du battage des grains). Actuellement plat de céréales bouillies, principalement le sarrasin, l'orge, le millet, la semoule.

- kapichtché : sanctuaire primitif du culte païen slave; il était à ciel ouvert. De forme ronde (ou ovale) il symbolisait le soleil; il était entouré d'un deuxième cercle où se tenaient les membres du clan (du village), où étaient pris les repas rituels et ou se passaient les rondes (õîðîâîä) de Khors (Õîðñ), le Disque solaire). On trouve dans le centre du kapichtché des idoles et de nombreux ossements qui attestent des sacrifices, parfois humains.

- krasnaïa gorka : (belle colline) à l'origine colline sacrée où on fêtait le printemps, en vénérant Lada et Lelia, en brûlant les épouvantails de l'hiver et en roulant (êàòàòü) les oeufs peints. Puis l'expression désigne la "semaine de Thomas" (1ère semaine après Pâques)

- Khors : dieu-soleil, disque solaire "fenêtre (oeil) de la lumière". A son nom sont associés les rondes khorovody et l'adjectif khorochyï : bon. Svarog-Dajdbog-Khors forment la Trinité, Ciel-Lumière-Soleil.

- Kiev : ville de Kiï, prince slave qui aurait fondé la ville au VI siècle. Au IX s. Kiev devient la métropole de la première grande principauté russe; les descendants de Rurik, fonderont autour de Kiev le futur Etat russe. Le Moyen âge voit se succéder la Russie Kiévienne, la Russie de Vladimir-Souzdal et la Russie de Moscou (villes-résidences du grand prince).

- kika

- klet' : sroub relié à l'isba par des seni et où on gardait toutes sortes de bien. La klet' n'était pas chauffée. En été on y dormait quand il faisait trop chaud dans l'isba à cause du poêle (petch) que l'on allumait pour faire la cuisine.

- kniaz : du radical êúíú = fondement, base : chef de famille et principal responsable des rites païens. Plus tard, titre réservé au prince. Dans les rites du mariage du XIX s. le fiancé et la fiancée sont encore appelés prince et princesse : êíÿçü ñî êíÿãèíþøêîé.

- kokochnik : parure de tête féminine représentant aux IX - XIII s. le microcosme païen et plus particulièrement le ciel, le soleil ou son emblème : êîêîøíèê vient de êîêîøü, "coq". Des bandes verticales, riasny, ðÿñíû, tombent du kokochnik jusqu'à la poitrine ou la taille. Les riasny en perles imitent les gouttes de pluie et sont mêlés de pouchki boules de duvet d'oie ou de cygne. Les riasny métalliques comportent des représentations d'oiseaux. Les riandy étaient terminés par des pendentifs kotly, êîëòû, qui représentaient des roussalki, des semagl, des griffons (les intermédiaires entre le ciel et la terre. La parure de tête comportait également des anneaux de tempes âèñî÷íûå êîëüöà et des filets de nuque en perles de verre ou en argent. Les anneaux des tempes comportaient des pictogrammes permettant d'identifier l'appartenance tribale de la femme. Le kokochnik était une parure de cérémonie (mariage en particulier) et était transmis de la mère à l'aînée des femmes d'une famille.

- koliada : coutume qui consistait à visiter toutes les isbas en chantant des couplets rituels. En échange les maîtres devaient offrir des gâteau spéciaux en forme d'oiseaux ou d'animaux domestiques. Plus tard ces offrandes ont été remplacées par des pièces d'argent. Les chanteurs déguisés en animaux bénissaient ou maudissaient la maison selon qu'ils étaient ou non contents de l'offrande. A la fin, un festin commun était organisé et on y conviait les esprits des ancêtres décédés.

- kolt : coulon accroché au kokochnik.

- koniok (faîte du toit) : traditionnellement décoré d'obereg : Makoch avec oiseaux ou cavaliers (chevaux); pictogrammes de la foudre.

- koptchouchka : luminaire qui a remplacé la loutchina. Réservoir cylindrique dans la partie supérieure duquel était vissé, au milieu, un tuyau de fer-blanc, pas très haut, muni d'une mèche ronde. Cette lampe ne possédait pas de verre, la lumière qu'elle donnait était encore plus faible que celle de la loutchina et elle fumait davantage. Mais il n'était pas nécessaire de veiller sans cesse à ce qu'elle ne s'éteigne pas.

- krasnyï ougol : coin sacré dans une isba où on place les icônes. C'était l'emplacement du petit autel familial où l'on plaçait les idoles du domovoï. Les icônes sont recouvertes de polotentsé dont les broderies reprennent les pictogrammes traditionnels du paganisme : Makoch, Lelia, Lada, entourées d'oberegs.

- Koupalo ou Koupala; fête du solstice d'été, nuit du 24 au 25 juin (solstice d'été) après une semaine de roussalia. C'était la fête la plus fastueuse du culte païen. On célébrait d'abord la rosée, on la cueillait pour s'en laver, on étendait des nappes ou des draps sur l'herbe pour la recueillir. Puis on célébrait le feu. D'abord dans chaque maison où on plaçait un récipient avec du feu au milieu de l'isba et tous les membres de la famille devaient sauter par-dessus. Ensuite la célébration se transportait au-dehors. On allumait sur une hauteur (colline, rive haute) un immense feu vivant (obtenu par frottement) en l'honneur du soleil et un couple de jeunes devait sauter par-dessus. C'est cette nuit que fleurit la légendaire fougère. Ce jour est représenté par deux roues (double soleil). C'est sur deux roues reliées par un essieu que les jeunes filles vont en procession vers la rivière où on va noyer ce char et un manequin rituel. Les nappes utilisées ce jour représentent Makoch avec les bras baissés montrant la nouvelle vie. D'ailleurs dans certaines région Koupala est une des épithètes (fonction) de la déesse Makoch. Combattu par L'Eglise, ce rite s'est transformé en célébration de la Saint-Jean et Koupala est devenu le neutre Koupalo.
Koupa = union. Conjonction, grâce à l'amour, d'énergies opposées . Les cérémonies de Koupala cherchent à éclairer les problèmes de relations entre les sexes, les problèmes familiaux, les problèmes de l'équilibre entre spiritualité et matérialisme.

- kourgane : monument funéraire de la Russie préchrétienne d'origine scytho-sarmate; tertre de 2-12 mètres de haut surmontant des chambres funéraires en bois, avec au sommet une plate-forme, parfois en briques, destinée à la célébration des agapes funéraires; les défunts ne devaient manquer de rien dans leur vie d'outre-tombe (femmes, esclaves, chevaux, objets de luxe) si bien que les kourganes sont des mines de renseignements pour les archéologues. La forme hémisphérique du kourgane correspondait à la représentation du monde des nomades des steppes à qui la vision permanente de l'horizon faisait imaginer une structure cosmique tertiaire : le ciel infini, les profondeurs de la terre et un monde intermédiaire hémisphérique. Des kourganes ont été érigés jusqu'au XIII s.

- koutia : plat à base de blé offert aux ancêtres lors des rites présidant aux semailles et à la moisson. On faisait cuire la koutia dans des pots d'argile identiques à ceux utilisés comme urnes lors de la crémation.

- krin : (appelé aussi "lys") : pousse en développement qui caractérise les décorations à symbolique agraire. Ils sont destinés aux incantations du type "Que la terre soit féconde !" et sont alors représentés la pointe vers le bas. Ils symbolisent parfois les bereguini.

- kryltso : perron couvert d'une maison traditionnelle russe.

- kvass : boisson fermentée à base de seigle. Légère et rafraîchissante, elle reste toujours très appréciée.