- calendrier Julien ou vieux calendrier
: calendrier romain réformé par Jules César. Basé
sur une durée de l'année de 365 jours 1/4 il instaurait
l'année bissextile tous les 4 ans. Mais comme l'année dure
365,2422166 jours, le retard accumulé atteignait 10 jours en 1582
et le pape Grégoire XIII ordonna que le 5 octobre devint le 15.
Les Russes adoptèrent le calendrier grégorien en 1918 (mais
pas L'Eglise orthodoxe). Le retard à ce moment était de
13 jours. C'est ce qui explique que les orthodoxes fêtent le nouvel
an le 14 janvier.

- cane (canard) : en tant qu'oiseau aquatique
migrateur il est associé aux rites de la fécondité.
Dans l'ornementation rituelle c'est une cane qui tire le soleil durant
son trajet nocturne.
- ceinture : en tissu brodé d'oberegs
elle était indispensable pour saisir à la taille les larges
roubakhi que l'on tirait vers le haut pour former un napousk, sorte de
poche dans laquelle on transportait quignon de pain, pomme, graines de
tournesol. 
- cercle de feu : barrière de branchages
et de paille (jusqu'à 7 m. de diamètre) que l'on allumait
autour des bûchers funéraires. La fumée de ces feux
était destinée à cacher à l'assistance la
crémation du corps sur le bûcher.
- céréales : pois, millet,
seigle, blé, orge, avoine, sarrasin. Jusqu'à la fin du siècle,
la consommation de céréales s'élevait à 300
kilos par personne et par an. Elles servent à la confection du
pain, et de toutes les spécialités à base de semoule,
de farine, de pâtes. Les plats à base de céréales
symbolisent le bien-être, la prospérité et la chaleur
familiale sous forme de blini, de pirojki, de pelmeni ou simplement de
pain. L'orge sert également à la préparation d'une
infusion à défaut de café. 
- champ : l'idéogramme du champ fertile
(ensemencé) est un losange divisé en quatre par une croix
avec un point dans chaque carré. Le rectangle découpé
en 10 carrés avec un point central représentent le champ
labouré. 
- chanter Lazare : un cycle très important
de chansons folkloriques était consacré à la mort
et la résurrection de Lazare. Ces chansons étaient particulièrement
prisées par les pèlerins qui cherchaient à apitoyer
l'auditoire par le récit des souffrances de Lazare qui débouchaient
inévitablement sur le récit des tribulations des pèlerins
eux-mêmes. On dit d'une personne qu'elle chante Lazare si elle raconte
longuement ses malheurs avec une pointe d'exagération. 
- chanvre : natif de l'Asie centrale, du
Caucase à la Sibérie, le chanvre fut introduit en Europe
vers le VIIe. on en fit d'abord des vêtements. Des cérémonies
de type chamanique utilisent les graines de chanvre que l'on jette dans
le feu. (dérivés : haschisch et cannabis) 
- chêne : arbre de Perun, l'arbre le
plus solide, le plus fort de la zone habitée par les Slaves. Arbre
souvent " sacré ". Après le mariage, la procession
nuptiale faisait trois fois le tour d'un chêne solitaire sacré.
On sacrifiait au chêne des coqs après un tirage au sort pour
savoir s'il faut l'égorger ou le laisser s'envoler. 
- cheval : en russe on distingue lochad'
(cheval de labour) et kon' (destrier). Dans les deux cas il symbolise
l'attitude bienveillante de la nature à l'égard de l'homme;
le destrier sauve le héros soit par sa rapidité soit en
lui donnant des conseils de sagesse. Il est généralement
associé au soleil et parfois même le remplace. Il est sensé
tirer le soleil pendant sa course diurne. La nuit, le soleil est tiré
sur la mer souterraine par des canes. Cela a donné naissance au
cheval-cane animal à tête de cheval et corps de canard. 
- chèvre : déguisement zoomorphe
le plus significatif dans les fêtes de fin d'hiver. Avec les claquements
sinistres de leur gueule et les hurlements qu'elles produisent, elles
sèment la terreur. Mais elles sont protectrices pendant les nuits
propres à la magie et aux mystères solsticiaux. Parfois
au cours des cérémonies hivernales une chèvre est
battue ou symboliquement mise à mort. 
- christianisme : religion officielle
à partir de 988. Le christianisme a commencé à se
propager chez les Slaves orientaux un siècle environ avant son
adoption officielle en 988. Il touchait presque exclusivement la classe
dirigeante : prince Askold, princesse Olga. Le petit fils de cette dernière,
Vladimir I, souvent de force, ses sujets. Le paganisme fut proscrit mais
la double foi, dvoïeverié dura pendent des siècles.
Les services liturgiques se font en slavon. Le slavon est à cette
époque parfaitement compris par les russes. 
- Chronique des temps passés :
ensemble de chroniques écrites sous Vladimir I; source principale
de renseignements sur le Haut Moyen Âge russe. 
- cieux : il y a deux ciels (d'où le pluriel íåáåñà
) : espace céleste avec le soleil et les étoiles,
délimité par la voûte et un autre ciel au-delà,
celui du belyï svet (áåëûé
ñâåò) et qui est relié au premier
par les õëÿáè
íåáåñíûå (eaux
primordiales). 
- coiffe féminine : les jeunes filles
portaient un venets, les femmes mariée, un kokochnik ou une soroka.
Paraître en public (même devant les hommes du même clan)
la tête non couverte mettait en danger tout le groupe (attirait
les mauvais esprits). Plus tard c'est devenu une simple inconvenance.
Si on arrachait la coiffe à une femme elle était déshonorée
pour la vie. Les femmes à qui on coupait les cheveux étaient
des condamnées de droit commun. 
- collier : au départ c'était
des oberegs. A différentes danses rituelles correspondaient différentes
parures. Puis ils furent portés sans distinction calendaire. Au
XIIIe s. les colliers en verre étaient fabriqués dans les
villes (Kiev, Novgorod, Polotsk, Riazan), les colliers en pierres (calcédoine-cornaline,
cristal de roche) importés de pays limitrophes; ils avaient perdu
toute signification magique. 
- communauté rurale
: le paysan russe a toujours vécu en communauté. La nature
l'y contraignait pour défricher la forêt, assembler les fûts
de l'isba, etc. Par la suite le regroupement des paysans était
organisé autour de leur seigneur. La communauté était
liée par une même solidarité fiscale. C'est pourquoi
la terre communale était partagée périodiquement
entre les familles au prorata du nombre de bras et de bouches à
nourrir. Chacune d'elles exploitait son lot individuellement. Une assemblée
de chefs de famille se réunissait périodiquement pour fixer
le calendrier des travaux, répartir l'impôt et autoriser
les départs ce ceux qui partaient travailler hors de la communauté.

- coq : c'est un oiseau "qui sait"
(âåùàÿ ïòèöà);
annonciateur du jour qui se lève. Le coq qui chante : symbolise
la victoire de la lumière sur les ténèbres. Il décore
souvent les ustensiles d'éclairage. Mais c'est également
le symbole de l'incendie.
- couleuvre : obereg protecteur ("ãîñïîäàðèê"
óæ), associé aux eaux ruisselantes. 
- couronne 1) venok : la couronne est à
la fois un symbole, un objet magique et un objet qui sert à connaître
l'avenir. Le tressage des couronnes est un procédé magique
pour obtenir une bonne récolte. 2) venets : symbole du mariage,
obereg qui attire le bonheur et la fertilité) 
- création du monde : Mythologie.
Au commencement étaient les ténèbres. Mais le
Tout Haut créa l'OEuf d'Or qui renfermait Rod - le Géniteur
(Roditel) de tout ce qui existe. Rod engendra l'Amour (Lioubov) la douce
Lada, et par la puissance de l'Amour il détruisit les ténèbres
et fit naître le Cosmos, les myriades de mondes d'étoiles
et également notre monde.
Rod engendra tout ce que nous voyons, toute la Nature (Priroda). Rod sépara
le monde Visible du monde Invisible, la Vérité du Mensonge.
L'esprit divin de Rod engendra Svarog, le Père Céleste.
Svarog acheva la création. Il devint le maître du monde terrestre,
le Seigneur du Royaume de Dieu. Il créa les 12 piliers qui soutiennent
la voûte céleste.
Rod se fit Source céleste et engendra l'Océan dont l'écume
fit les multiples dieux et démons, puis la vache et la chèvre
divines, dont le lait forma la Voie lactée. En barattant ce lait
il forma le Fromage (Syr), la Terre-Mère-Humide (humidité
et fromage ont la même racine. 
- croix : avant d'être le symbole de
la chrétienté, la croix fut un signe païen représentant
les 4 directions et les 4 points cardinaux. Etant donné que les
esprits du mal se propageaient principalement grâce aux vents, il
fallait se protéger des 4 côtés. On traçait
une croix sur les objets entrant dans des rites : pain, porte. Avec une
tchara spéciale on traçait la croix sur la bière
qui venait d'être brassée. Dans les pictogrammes la croix
en X représente le soleil, la croix avec des pousses au bout représente
l'extension de la fécondité vers les 4 coins du monde. Les
décorations de la croix chrétienne restent pendant des siècles
très représentatives du dvoeverié. Le signe de croix
des héros des contes est tout à fait caractéristique
de ce dvoeverié. 
- cuillère : 1) traditionnellement
en bois (pour ne pas se brûler en mangeant du borchtch très
chaud), elle était également un élément des
repas rituels et servait aux breuvages magiques (eau vive) pour les malades.
Dans ce cas elle était taillée dans un bois sacré
et portait des décorations spécifiques : obereg. Lorsqu'elle
même apparaissait sur un obereg elle symbolisait la satiété
: celui qui la portait ne devait jamais connaître la famine. La
décoration actuelle a retenu principalement la symbolique végétale
(abondance) mais on retrouve les volutes traditionnelles et surtout la
figuration des fruits ronds comme l'aubier qui "en automne brille
comme un soleil". Si la tradition est respectée on figure
7 baies-soleils avec des points centraux bien marqués. La poignée
de la cuillère est souvent en forme de losange symbole de terre.
2) instrument de musique ; les cuillères dont l'une est légèrement
plus grande que l'autre sont tenues d'une seule main et frappées
dos contre dos. 
- cygne : oiseau aquatique royal; les cygnes
accompagnent le dieu du soleil (Rod puis Dajdbog).

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