| - Baba-Iaga : personnage de
contes magiques, maléfique où bénéfique selon
l'attitude du héros et sa fonction dans le conte (donatrice, ravisseuse,
combattante). Elle n'appartient pas elle-même au panthéon
païen mais peut être assimilée tantôt à
la divinité de la mort Morena, tantôt à la divinité
agraire Makoch. Elle est représentée sous les traits d'une
vilaine vieille femme. Dans le nord de la Russie, elle habite une maison
sur pattes de poulet. On ne la voit jamais marcher : ou bien elle est
étalée de tout son long et peut alors devenir immense, ou
elle est à table mangeant des plats rituels ou, d'une façon
plus caractéristique, elle vole dans un mortier s'aidant d'un pilon
et effaçant ses traces avec un écouvillon. Elle est gardienne
de l'entrée du royaume des morts et en tant que telle donne à
manger une nourriture des morts. Elle est aveugle (ou borgne).et reconnaît
la présence des héros à " l'odeur du russe ".

- balançoire : installées
sur la place des villages les balançoires participaient à
un rite ancien, probablement sexuel. Les balancements se faisait dans
le sens du mouvement du soleil et le fait de se balancer était
pour les jeunes femmes aussi bien un gage de mariage que de fécondité.
Dans ce rite, l'élément primordial est l'air, véhicule
de la lumière, voie de communication entre ciel et terre. 
- bania (bains) : construction en bois près
d'une rivière, un lac, un étang. Une première pièce
est celle où on se déshabille et éventuellement se
restaure. Dans la deuxième pièce se trouve un poêle
et un bac à eau. Le poêle est entouré de pierres.
Quand ces pierres sont chauffées au maximum on les arrose d'eau
pour dégager de la vapeur. Par gradins on monte sur des couchettes
en bois. Plus la couchette est haute plus il y a de vapeur. Pour activer
la circulation et éliminer saleté et toxines on se flagelle
avec un venik, petite gerbe de branches de bouleau dont les feuilles sèches
ont non seulement des vertus médicinales mais dégagent une
délicieuse odeur. Après le bain il est bon de boire un thé,
dans un samovar qu'on apporte dans la première pièce. Les
hommes préfèrent souvent la bière. Dans les villages,
particulièrement dans le Nord, chaque "foyer" avait sa
bania, au bout du potager, au bord de la rivière ou de l'étang.
La bania avait la réputation d'être mal famée :on
n'y accrochait jamais d'icônes et en y allant on enlevait la croix
qu'on portait sur soi. 
- baptême de la Russie : la Chronique
des temps passés date de 988 le baptême de tous les païens
de Kiev dans le Dniepr. Contrairement à la capitale où l'idéologie
chrétienne était quelque peu connue, les autres villes offrirent
plus de résistance. Novgorod se souleva. Vladimir plaça
des prêtres à côté des princes des villes principales
qui devinrent des villes épiscopales. Il força les fils
des notables à s'instruire dans la nouvelle foi. La paysannerie
résista à la christianisation jusqu'au XIII s. et garda
par endroits le dvoeverié (double foi) jusqu'au XIX. 
- barine : 1° (avant 1917) un noble,
propriétaire foncier; fonctionnaire bénéficiant de
certains privilèges; 2° seigneur, maître par rapport
à un serviteur. 3° personne oisive.
- barynia : femme du barine 
- basilic : áàçèëèê
"plante à parfum" n'est un condiment qu'en occident.
En orient c'est une plante sacrée indispensable aux rites de passage.
Il orne les icônes, sert aux aspersions d'eau bénite. Son
parfum, mêlé aux émanations de l'encens, à
la frangeante des cires et de l'huile brûlée, est à
l'origine de cette sensation de sacralité que procure l'odeur si
caractéristique des églises orthodoxes. Une série
de contes, variantes d'un prototype byzantin, font naître le basilic
spontanément sur la tombe d'une personne chérie que la mort
arrache prématurément des bras de son amant(e). 
- belladone : plante fatale par toutes
ses parties (contient de l'atropine, la scopolamine et la nicotine, poisons
dangereux). Une vingtaine de ses fruits d'un noir violacé, suffisent
pour tuer un homme.
- belle
Un texte du XVI siècle définit les critères de beauté
pour une femme en les classant par 3. 
La peau, les bras, les dents doivent être blancs.
Les yeux, les sourcils, les cils doivent être noirs.
Les lèvres, les joues, les ongles doivent être rouges.
La taille, les cheveux, les jambes doivent être longs.
Les seins, le cou, le menton doivent être ronds.
Les bras, les mollets, les hanches doivent être pleins.
Les lèvres, les cheveux, les doigts doivent être fins.
La tête, les oreilles, le nez doivent être petits. 
- belyï svet : lumière qui
ne dépend pas du disque solaire, celle qu'on perçoit même
quand le soleil est caché. Cette lumière est divine. Elle
est universelle, d'où svet = monde. 
- bénédiction parentale
: institution qui s'est maintenue jusqu'à la révolution
de 1917, principalement dans les campagnes. Elle était dispensée
lors de deux événements qui modifiaient profondément
la vie du groupe familial : le mariage de l'un des membres et la mort
de l'un des parents. C'était l'occasion de la redistribution de
la dolia et du partage des biens. Peu osaient affronter le rejet collectif
qu'entraînait le refus de la dolia qu'on recevait par la bénédiction
parentale. 
- béréguinia : esprit favorable
opposé à oupyr (esprit du mal) dans la couche la plus archaïque
du paganisme slave. Les béréguini furent progressivement
confondues avec les roussalki, d'autant plus facilement que "bereg"
signifie "rive" (de rivière). Leur attitude à
l'égard des hommes devient alors ambivalente (en fonction des offrandes
et du rite observé). 
- blajenyï : littéralement
le "bienheureux", le simple d'esprit à la foi pure. Il
est très proche du ïourodiédyï, le fol en Dieu,
simple d'esprit possédant le don de prophétie.

- boïar : seigneur de l'entourage d'un
prince, généralement parent de Rurik ou de ses descendants.
Dans la Russie kiévienne, les boïards suivent leur prince
dans tous ses déplacements militaires et politiques, c'est à
dire qu'ils changent de résidence dès que le prince change
de principauté à la suite d'une promotion liée au
statut d'aîné dans le rod. Les boïards sont entièrement
entretenus par le prince avec le butin de guerre, les impôts et
les frais de justice. Ils reçoivent "pour s'en nourrir"
des domaines qui restent toutefois la propriété du prince.

- bois : on appelle parfois la Russie ancienne
" Russie de bois ". La plus grande partie de sa superficie était
couverte de forêts. Jusqu'au XIX siècle les villages et la
majorité des maisons d'habitation étaient en bois. En bois
également certaines églises, les moulins, les bani, les
forteresses, le mobilier, les ustensiles domestiques, la vaisselle, les
traîneaux, les télégues. L'écorce servait pour
faire des chaussures (lapti) et comme support pour l'écriture.
Et bien sûr, le bois servait au chauffage et à l'éclairage
(loutchina).
- bojba : formule d'invocation du nom de Dieu
pour affirmer (jurer) que l'on dit la vérité :
åé-Áîãó. Interdite par
L'Eglise elle devait être remplacée par åé-åé,
íè-íè ou le prislovié. 
- bojnitsa : endroit où on place
une représentation des dieux. Après la christianisation
on place une bojnitsa dans le coin des icônes (krasnyï ougol).
Elle comprend une ou plusieurs icônes recouvertes d'un rouchnik
(serviette brodée de symboles scrés) et une lampada (bougie,
puis lampe à huile). 
- bouleau : arbre sacré des rites
printaniers. Il était consacré aux béréguini,
ces esprits protecteurs. Certains rites se passaient sous les branches
tressées de jeunes bouleaux. Le bouleau lui-même était
utilisé pour personnifier une divinité féminine (en
russe c'est un nom féminin). Coupé il se substituait à
la victime sacrifiée. Dans les chansons, il représente la
jeune fille aimée. Comme les autres arbres sacrés le bouleau
était décoré de rubans et de bandes de toile brodées
de pictogrammes rituels.
- bracelet rituel : ornement à symbolique
païenne non déguisée jusqu'au XIII s. Le bracelet droit
et gauche sont toujours différents. Ils servaient à attacher
les longues manches des danses magiques (surtout au printemps) et n'étaient
pas visibles. 
- bratchina : repas rituel près
d'un temple païen (puis près ou dans une église). Les
bratchiny réunissaient tous les habitants d'un village qui fabriquaient
tous ensemble de la bière, puis immolaient un animal à cornes
(de préférence un taureau). Elles avaient lieu le 29 juin
(fin des roussalii), les 1, 6 et 15 août, puis le 8 septembre (Nativité
de la Vierge et fête de Rod et rojanitsy. Les princes célébraient
les bratchiny dans les seni; les églises étaient souvent
entourées de salles spécialement décorées
pour les bratchiny avec des représentations à peine voilées
des rojanitsy. 
- bylina : chant épique dont le noyau
le plus ancien remonte à une époque anté-historique.
Remaniés de nombreuses fois, ils ne reflètent ni une époque
déterminée, ni des événements précis.


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